Biodiversité

Les arbres

Les arbres ne constituent pas uniquement un obstacle incontournable. Ils agrémentent et embellissent notre parcours. Ils se métamorphosent au cours des saisons, chacune des espèces évoluant selon son propre rythme et offrant ainsi une diversité de couleurs, ne laissant au golfeur aucune chance de s'en lasser sauf lorsque la petite balle blanche va se loger dans les racines…

Depuis 2012, le Golf Club de Lausanne répertorie la position géographique sur le parcours de tous les arbres au moyen d'un système GPS, mais aussi leurs âges et leurs états sanitaires. Il en existe 1’599 (hors zone forêt) répartis en 39 espèces différentes, la dominante étant l'épicéa (454), suivi du mélèze (209) et du bouleau (192). Ce décompte ne tient pas compte des arbres situés en zone forêt qui représente une surface d'environ 20'285 m2 (zone derrière le green du 1, l'obstacle d'eau du trou n°3, le tour du lac du 16, etc…). Lors de ce relevé, les arbres du parcours ont été classés par tranches d’âge en fonction du diamètre de leur tronc et de leur essence.

Cet inventaire est nécessaire pour la planification des plantations futures. Le Golf Club de Lausanne a pu ainsi réaliser un plan de gestion pluriannuel des actions à mener sur son parc arboré, dans un objectif de gestion durable : les travaux de plantation, mais aussi d’élagage ou abattage des arbres sur le parcours sont répertoriés et planifiés en accord avec les autorités compétentes.

Les haies

Les haies font partie des paysages. On y trouve des arbrisseaux, des arbustes, des buissons indigènes. Elles ont une grande valeur écologique, paysagère et de protection. Elles se composent d’essences variées comme les églantiers, cornouillers, fusains, chèvrefeuilles, noisetiers, viornes, prunelliers ou sorbiers.

Les haies fournissent nourriture et abri à une faune diversifiée. Elles servent aussi de lieux de nidification et de sites d’hivernage. Elles permettent de relier les habitats naturels entre eux dans les paysages ouverts.

Les haies protègent les cultures contre le vent. Les racines pompent l’eau et préviennent l’érosion des sols. Elles embellissent et structurent le paysage et ne nécessitent que peu d’entretien. Elles se taillent facilement.

Les prairies fleuries ou roughs naturels

Les prairies sauvages ou zones de roughs extensifs ne reçoivent aucun apport d’engrais. Elles sont fauchées tardivement. Il en existe différents types suivant les conditions de sol et de climat. Pauvres en éléments nutritifs, elles ont une grande valeur écologique. Ces prairies hébergent une grande diversité de plantes, on peut y trouver une quarantaine d’espèces végétales.

Avec une fauche tardive, les plantes ont le temps de terminer leur cycle de vie, tout comme les oiseaux nichant au sol ou d’autres animaux. Insectes, rongeurs, invertébrés, petits mammifères y trouvent une nourriture abondante et un refuge.

Leur grande variété de couleurs est très agréable à regarder. Elles demandent peu d’entretien et les coûts d’entretien sont alors très réduits.

Le verger haute-tige

En 2020, entre les trous n°5 et 8, le Golf Club de Lausanne a créé un verger haute-tige avec 26 arbres fruitiers d’anciennes essences indigènes, en collaboration avec Rétropomme

Ces dernières décennies, de nombreux vieux arbres fruitiers haute-tige, n’étant plus rentables ou occupant des espaces dédiés à de nouvelles constructions, ont disparu de notre paysage.

Les arbres fruitiers haute-tige sont de précieux milieux naturels. Leur taille et leur longévité en font un petit univers à grande valeur écologique.

Ils offrent un habitat indispensable à de nombreux oiseaux rares, aux insectes, aux chauves-souris, aux petits mammifères, aux lichens. Les arbres aux branches mortes, avec des cavités, sont précieux.

Leurs fruits proviennent de variétés anciennes et rares et représentent un véritable réservoir génétique. Ils sont mangés, transformés en jus, confitures ou eaux-de-vie.

Les vergers haute-tige diversifient et embellissent le paysage, en changeant d’aspect au fil des saisons. Ils améliorent la qualité de vie des espaces occupés, sans oublier leurs apports à la production d’oxygène, la régulation de l’eau et la lutte contre l’érosion.

Les tas de branches et de pierres

Généralement, ces tas ont été construits volontairement. Si leur structure semble désordonnée, c’est le but recherché.

Les tas de pierres (murgiers) et les tas de branches enchevêtrées sont nécessaires à de nombreux animaux. Ils vont servir d’abri ou de lieu d’hivernage pour les reptiles, les amphibiens, les petits mammifères, pour une multitude d’insectes et même certains oiseaux.

Lorsque les pierres sont recouvertes de mousses ou de lichens, les petits papillons et les escargots viennent s’y installer. Les pierres, exposées au soleil, sont recherchées par les reptiles et les papillons. De nombreux petits animaux vivent dans le bois mort et constituent des maillons indispensables dans la chaîne de décomposition de la matière végétale.

Ces tas servent également de poste d’observation pour les hermines à la recherche de petits rongeurs. Les tas doivent être assez gros et situés dans un lieu ensoleillé, proche d’une lisière ou d’un groupe de buissons. Ces réalisations ne nécessitent que peu de moyens, permettent de recycler les branches et contribuent à aider la nature.

Les abeilles

Beaucoup de personnes pratiquent l'apiculture pour bien des raisons : la plus importante étant la production du miel. Mais elle peut aussi servir à l’obtention de nombreux autres sous-produits de la ruche, tels que la cire, la gelée royale, le pollen et même le venin !

Néanmoins, les abeilles jouent un rôle clé grâce à la pollinisation, à savoir la fécondation indispensable à la reproduction sexuée des plantes à fleurs. Elle correspond au transport des grains de pollen produits par les organes mâles de la plante (anthères) vers les organes femelles (stigmates). Le vent, certains oiseaux, certains petits rongeurs mais surtout des insectes, pour l’essentiel des abeilles sauvages ou domestiques, assurent ce service et constituent le petit peuple des pollinisateurs.

Les abeilles, garantes de la biodiversité

Si les abeilles disparaissaient totalement de la surface de la terre, l’Homme pourrait rapidement manquer de nourriture. En effet, on estime qu'environ un tiers des fruits et légumes consommés par les habitants de notre planète dépend directement ou indirectement de la pollinisation des abeilles.

Les ruches

Le Golf Club de Lausanne a installé sa première ruche en 2016. Une année plus tard, le Groupement des Dames a offert 2 ruches supplémentaires. En 2019, une ruche supplémentaire a été mise en place avec un essaim récupéré derrière le green du 6. Suite à la multiplication de 2 ruches en 2020, nous comptons actuellement 5 ruches.

Elles sont situées sur la droite du départ du n°12, en bordure de forêt et de la zone de prairie fleurie. Ce genre d’environnement permet de favoriser les abeilles en leur offrant une plus grande diversité de végétaux. La production avoisine en général 50 kg par récolte, avec un pic à 108 kg en 2022.

Michel Roth, notre apiculteur, et David Hall, notre fontainier, sont en charge de nos ruches avec également Laurent Liatard, notre greenkeeper.

De la ruche au pot de miel…             

La première étape consiste à récolter les cadres contenant le miel en procédant à un enfumage des abeilles pour travailler tranquillement et en ôtant les abeilles des cadres par secouage ou par brossage à la balayette.

La deuxième étape consiste à enlever la pellicule de cire qui bouche les alvéoles remplies de miel. L’opération est réalisée avec un couteau à désoperculer en tranchant la couche de cire. La cire d’opercule qui est dégagée durant cette phase sera récupérée et utilisée pour la fabrication de bougies.

Pour extraire ensuite le miel, on place les cadres dans un extracteur, une sorte de centrifugeuse qui, grâce à sa très grande vitesse de rotation, permet d’éjecter le miel hors des alvéoles en le projetant sur les parois.

A la sortie de l’extracteur, le miel contient des impuretés. C’est une grille à double filtre qui va retirer diverses particules de propolis, de cire, d’opercules, de pattes d’abeilles ou de pollen.

Une fois filtré, le miel doit encore reposer 4 à 5 jours dans un maturateur à une température de 20°C minimum pour faire remonter en écume l’ensemble des dernières impuretés. Cette écume est ensuite enlevée. Et, on peut alors procéder à la mise en pot.

Les mammifères

Les richesses naturelles de notre terrain sont inépuisables. Voici cinq mammifères connus, mais dont bien des particularités, pourtant intéressantes, sont ignorées.

Connus ? C'est certainement le cas de l'écureuil, du renard et du chevreuil, mais pas de l'hermine aux apparitions furtives et pas toujours facilement identifiable ou encore des chauves-souris qui sont plutôt inactives la journée. Et, il y en a d'autres; c'est à nous d'ouvrir les yeux.

L’écureuil roux

Ce petit animal, fort sympathique, aime les grands arbres. C'est un grimpeur, son agilité est proverbiale et notre terrain lui fournit un cadre de vie idéal.

Ce mignon mangeur de noisettes n'hésite pas à se nourrir, à l'occasion, d'une nichée d'oisillons au nid. Bien sûr, l'essentiel de sa nourriture est constitué de graines, soit de faînes, de glands, de châtaignes que nos grands arbres lui fournissent en abondance. À l'occasion, il mange également des champignons, peut-être des fruits. En hiver, son pelage devient plus épais et sa couleur se modifie, passant du roux au brun foncé. Vivant dans les arbres, c'est logiquement dans les arbres qu'il trouvera ses prédateurs, d'abord la martre qui peut le poursuivre sans pitié, mais avons-nous des martres sur notre terrain ? La question est posée.

C'est évidemment dans les arbres qu'il bâtit son domicile, fait de petites branches et brindilles, garni de mousse et de feuilles sèches, il est placé à grande hauteur entre deux branches. Il s'installe à l'intérieur de cette grosse boule munie d’une, voire de deux ouvertures. Il choisit parfois un nid de corneilles abandonné, qu'il aménage selon ses besoins spécifiques. En automne, il commence à faire les provisions pour l'hiver et, au printemps, la femelle met bas 3 à 6 petits.

Le chevreuil

Au départ du 15, derrière les boules blanches, on perçoit comme un frémissement. Il se passe quelque chose. Un chevreuil apparait, toise les golfeurs surpris, et s'éloigne au petit trot, en direction des bois du Jorat. Apparition inattendue, poétique, harmonieuse comme une sonate.

Il revient de loin le chevreuil, comme le cerf et le bouquetin, il a failli disparaitre de nos contrées à la fin du dix-neuvième siècle. Une meilleure réglementation de la chasse a permis à l'espèce de reconstituer ses effectifs.

Il est très craintif, mais il supporte bien la proximité de l'homme si les espaces qui lui conviennent sont suffisants. Ce qui est le cas dans notre région. C'est un animal nocturne, il passe sa journée habituellement en forêt, tapis dans un fourré ou une jeune sapinière, ou encore au fond d'un buisson. Ce pourrait aussi être sur un terrain de golf, comme on l'a vu, mais c'est plutôt rare ! Le soir, il sort du bois et broute dans un pré. C'est là qu'il est facile à observer. Il se nourrit d'herbe, bien sûr, mais aussi de toute sorte de végétaux, feuilles, bourgeons, champignons. Il lui faut une nourriture variée.

Le chevreuil est monogame, le rut a lieu à la fin de l'été et la mise bas, un ou deux chevrillards, au printemps suivant.

Seul le mâle, appelé brocard, porte des bois. Ils poussent en hiver et tombent en automne. Il semble aléatoire de déterminer l'âge du brocard d'après ses cornes.

L’hermine

Son corps est très allongé, cylindrique. Elle mesure 25 cm environ plus 10 cm pour la queue, noire à l'extrémité. Particularité spectaculaire, en été, son pelage est beige, avec un ventre clair, en hiver, l'hermine est devenue blanche sauf le bout de la queue qui reste noire.

Elle est d'une vivacité incroyable, elle s'arrête brusquement, se dresse sur ses pattes arrière, observe les alentours et continue sa course. C'est un prédateur. Elle chasse sans cesse, ses proies favorites sont les souris, les rats et les campagnols, mais elle peut capturer des animaux plus grands qu'elle, même le lièvre paraît-il.

L'hermine prend domicile dans une cavité quelconque. Un trou de taupes qu'elle agrandit, un pierrier, un vieux mur, un arbre creux ou sous une souche. Au printemps, la femelle met bas 5 ou 6 petits.

Le renard

Le renard est un animal hors du commun, capable de s'adapter à toutes les situations, c'est un colonisateur hors pair. En toute logique, il est bien clair qu'il devait s'installer sur notre parcours. Le contraire eût été étonnant. On a déjà pu observer des renardeaux, on leur lance une balle, un jeune la prend dans sa gueule, disparait dans un fourré, et revient un instant plus tard sans la balle. Cela met en évidence son adaptabilité, à l'homme en particulier. Sa présence peut parfois inquiéter car il est vecteur de certaines maladies, en particulier de l'échinococcose ou maladie du Renard. Reste que c'est un superbe animal, le roux flamboyant de son pelage et sa queue touffue, nous ravissent à chaque apparition.

C'est un carnassier, mais il sait varier son menu selon les circonstances. Il ne dédaigne pas les fruits et trouve aussi son bonheur en fouillant dans les déchets ménagers. On l'a vu, près de l'étang du quinze avec un canard dans la gueule. Par contre, il n'inquiète pas les chats.

La renarde met bas au printemps 4 ou 6 petits, qui restent bien à l'abri dans le terrier. Ils commencent à sortir au bout de quatre semaines et restent tout l'été avec leurs parents. Les renardeaux se dispersent en automne.

Les chauves-souris

Nous entrons dans le domaine du mystère, de l’étonnement et de l’inattendu. Y a-t-il des chauves-souris sur notre parcours, combien d’espèces, y en a-t-il peu ou beaucoup ?

Un biologiste du CCO (Centre de Coordination Ouest pour l’étude des chauves-souris du Canton de Vaud) a posé deux récepteurs enregistrant les ultrasons qu’elles émettent et leur permettent de s’orienter dans la nuit. Ces récepteurs sont restés une semaine en place livrant ainsi des renseignements étonnants. 420 signaux ont été enregistrés, émis par 6 espèces de chauves-souris différentes, dont le murin de Bechstein que l’on identifie pour la première fois dans le secteur.

Deux abris spécifiques aux chauves-souris et 5 nichoirs ont ensuite été installés sur le parcours. De belles surprises en vue…

Les amphibiens

Le petit étang situé entre les trous 14 et 15 n’est pas un réservoir d’eau pour le Golf Club de Lausanne, mais un lieu de reproduction pour les amphibiens de la région. Il se situe dans une zone écologique, proche de la forêt, pour offrir aux visiteurs, les grenouilles rousses, tritons alpestres et autres crapauds communs, un lieu de ponte à l’abri des promeneurs ou joueurs avec une eau parfaitement naturelle et de bonne qualité. Cet étang ne se remplit que par les eaux de pluie ou, éventuellement, par un petit apport provenant du robinet du 14, si c’est vraiment nécessaire.

Ces mêmes amphibiens utilisent les étangs du 15 depuis de nombreuses années pour pondre leurs œufs au printemps. L’eau qui se retrouve dans ces étangs provient d’un petit ruisseau qui traverse plusieurs trous du parcours dans son trajet en partie souterrain, de l’eau de pluie, mais également de l’eau de ruissellement de plusieurs greens. Grenouilles rousses et crapauds communs profitent de la végétation du bord des étangs pour y déposer leurs pontes, des cordons pour les crapauds et des grappes formant un tapis gélatineux pour les grenouilles.

En Suisse, 90% des zones humides ont été asséchées, drainées, canalisées. Les amphibiens, grenouilles, crapauds, tritons et salamandres, en paient malheureusement un lourd tribut. Ces 30 dernières années, plus de la moitié des effectifs ont disparu et plus de 70% des amphibiens indigènes sont sur la liste rouge des animaux menacés. Même si certaines années sont très bénéfiques, leur situation reste alarmante. Notre étang apporte donc une modeste contribution à la préservation de ces espèces et la biodiversité associée.

La réalisation de cet étang a été rendue possible notamment par une contribution financière de Pro Natura.

Les oiseaux

Quelles conditions réservons-nous aux oiseaux sur notre terrain de jeu ? Nous pouvons nous réjouir, le cadre de vie pour l’avifaune est bon, voire très bon, comme en témoigne une étude effectuée avec le concours d’un spécialiste. Sur les cinquante hectares de notre terrain, la visite a permis de voir ou d’entendre de nombreuses espèces d’oiseaux qui profitent de tous les milieux intéressants. La diversité de cet environnement permet à de nombreuses espèces de vivre dans de bonnes conditions. En outre, la pose de quatorze nichoirs pour les petits passereaux a permis de renforcer l’attractivité du site.

Voici le portrait de quelques espèces que nous trouvons sur le terrain, en commençant par la plus omniprésente de toutes, la corneille noire.

La corneille noire

Bien connu des golfeurs, voici, sans doute, l’oiseau le plus malin de la gent ailée. Peut-on parler d’intelligence ? Presque. Quel oiseau sait ouvrir une fermeture éclair ? Quel oiseau est capable de si bien s’adapter à l’homme, dont il sait parfaitement identifier les intentions. S’il affiche une certaine bienveillance, la corneille s’en approchera, certes avec prudence, espérant en tirer parti. Par contre, elle comprend ce qu’est un fusil et elle prendra ses distances. A la campagne, elle s’habitue rapidement aux épouvantails et autres artifices censés l’éloigner. Parlons maintenant de son nom. Il s’agit bien de la corneille, et non d’un corbeau comme on l’entend souvent. Elle fait partie de la famille des corvidés, comme, bien sûr, les corbeaux freux ou les grands corbeaux dont elle est très proche.

Que mange-t-elle ? Son goût pour les sandwichs qu’elle pique dans les sacs de golf est bien connu, sinon sa nourriture est d’une variété incroyable. Elle recherche tout ce qui peut lui apporter quelques calories, surtout des graines, déchets, fruits et petits animaux. Les canetons du 15 en pâtissent année après année.

La corneille construit son nid à grande hauteur dans les arbres et notre terrain abrite de nombreux nids. Les couples restent unis pour la vie et élèvent généralement 5 oisillons par année. Ces derniers quittent le nid après 4 à 5 semaines. Cet oiseau est sédentaire, c’est-à-dire qu’il restera chez nous durant l’hiver, ce qui signifie également qu’il trouvera à se nourrir.

D’une manière générale, son abondance pose problème. Ses prédateurs naturels, soit le faucon pèlerin et l’autour sont trop peu nombreux pour en limiter le nombre de manière significative. Les tirer est inutile, les populations voisines combleraient immédiatement les vides.  Que faire ? Mangeons nos sandwichs sans tarder !

Le canard colvert

Le trou n°15 et ses étangs est une source d’angoisse pour bien des golfeurs. Par contre, compensation plaisante, il permet, chaque printemps, d’observer une nichée de canards colverts. Le couple trouve là les conditions idéales à sa nidification. Des buissons où il peut s’abriter, de l’eau et de la vase qui lui permettent de trouver sa nourriture. En barbotant, le colvert découvre les graines, invertébrés et plantes aquatiques qui lui conviennent.

Les couples se forment durant l’hiver déjà.  La femelle pond une dizaine d’œufs dans un nid qu’elle a construit et dissimulé dans la végétation palustre ou dans la prairie bordant l’étang. Il est peu probable qu’elle utilise le nichoir flottant que l’on peut voir sur le petit étang.  La nichée compte une dizaine de canetons, nombre qui semble élevé mais qu’il faut revoir à la baisse, tant la mortalité juvénile est importante, mortalité due aux intempéries et à la prédation. Les jeunes ont tous le même plumage, ressemblant à celui de la femelle. Sauvage, apprivoisé, semi-apprivoisé ? Pour des raisons cynégétiques, des lâchers de colverts d’élevage ont été effectués à partir de 1970, modifiant fondamentalement l’ensemble de la population en introduisant des comportements, certes sympathiques, mais pas du tout en accord avec la vie sauvage. Il n’est pas naturel que les canards viennent quémander leur pitance aux golfeurs de passage. Reste que ce canard est abondant, surtout depuis que la pression de la chasse a diminué.

A propos prédation…

Il n’y a pas de milieu naturel sain sans ses prédateurs. La prédation est un élément essentiel de la vie dans la nature. Après la maladie, le manque de nourriture et les accidents, elle limite une population trop nombreuse. Que se passerait-il si tous les colverts parvenaient à l’âge adulte et se reproduisaient ? La corneille, par contre n’a pas de prédateurs influant de manière significative sur sa population. Son abondance devient très gênante. Aussi souvenons-nous que si la nature est belle, elle n’est pas bonne.

La sittelle torchepot

La sittelle torchepot fait penser à un pic car on la voit le plus souvent courir sur les troncs, son talent de la grimpe lui est même supérieur, en outre, elle est capable de descendre la tête en bas, ce que ne peuvent faire ni les pics, ni les grimpereaux. Les grands arbres du golf lui conviennent parfaitement, elle trouve sa nourriture en explorant les écorces, où elle trouve de nombreux insectes et larves de toutes provenances. Elle consomme également des végétaux, des graines ou des glands dont elle fait des provisions, qu’elle cache dans les anfractuosités des écorces. Souvent, elle les oublie, ce qui fait le bonheur des autres oiseaux. Elle niche dans les trous d’arbres, vieux nids de pics dont elle réduit l’ouverture avec de la boue.  On l’a vu, un nichoir est bienvenu, car la sittelle niche exclusivement dans une cavité. Lorsque la femelle a choisi son domicile, elle vide les débris qu’elle y trouve, et aménage son propre nid. Détail intéressant, l’oiseau colmate les interstices avec de la boue. La ponte compte 6 à 8 œufs, que Madame couve en moyenne 15 jours. Le couple nourrit les jeunes pendant deux semaines environ, puis la famille quitte le nid et n’y revient plus. La sittelle torchepot ne s’éloigne guère de l’endroit où elle a niché, à condition d’avoir assez de nourriture. Le printemps suivant, le couple, qui reste uni pour la vie, occupera la même cavité.

A propos nichoirs…

Les nichoirs ne sont acceptés que par les oiseaux qui nichent naturellement dans des cavités. C’est le cas des mésanges, des sittelles et des gobemouches noirs. L’oiseau veut aménager son nid selon son instinct, si bien qu’il doit être vidé après usage. D’autre part, il est inutile d’y apporter de la nourriture. Les merles, pinsons, verdiers, fauvettes et bien d’autres espèces nichent dans les buissons et construisent leurs nids à l’abri du feuillage. Ils n’utiliseront jamais un nichoir. La pose de nichoirs est importante, voire vitale, pour de nombreuses espèces d’oiseaux. Sans eux, le faucon crécerelle aurait de la peine à maintenir ses effectifs.

Le faucon hobereau

Niche-t-il sur ce bouleau, au départ du 5, dans un vieux nid de corneille ? Peut-être. Ce qui est sûre, c’est qu’on peut l’apercevoir de temps à autre sur le terrain. C’est un privilège que de pouvoir l’admirer, rasant le fairway du 4 à pleine vitesse, comme un avion de chasse de dernière génération.  Le faucon hobereau est un prédateur. Il se nourrit de petits oiseaux qu’il capture en vol, il aime poursuivre les hirondelles mais capture aussi les gros insectes comme la libellule ou le hanneton. La ponte, généralement trois œufs, débute assez tard, soit en juin, profitant du départ du nid des corneilles ou des pigeons ramiers plus précoces dans la saison. Le faucon hobereau est un oiseau migrateur, son menu se compose largement de proies qui sont absentes de nos contrées en hiver. C’est pour cette bonne raison qu’il quitte notre pays en octobre pour revenir en avril. Pendant l’hiver, il prendra ses quartiers en Afrique de l’est et jusqu’en Afrique australe.

A propos migration…

Nous avons vu que certaines espèces restent toute l’année dans notre pays. D’autres le quittent à la fin de la belle saison pour des régions plus clémentes. Un ou deux milliards d’oiseaux partent d’Europe pour l’Afrique et reviendront le printemps suivant pour nicher. Les causes de ces migrations sont encore mystérieuses. La température et la nourriture ne sont pas les seules explications, semble-t-il. Quoi qu’il en soit, on ne peut que rester admiratif, lorsqu’au printemps, des oiseaux pesant quelques grammes reviennent après avoir parcouru 5 ou 8’000 kilomètres.  

Le pinson des arbres

L’oiseau le plus commun de Suisse est le… non, ce n’est pas le moineau, mais bien le pinson des arbres. Et de loin; alors que le moineau se trouve toujours près des habitations humaines, le pinson, lui, colonise les forêts et les parcs. On le trouve partout où il y a des arbres, soit jusqu’à une altitude de 2’000 mètres. Notre terrain ne fait pas exception, on entend souvent sa trille, chant assez monotone mais joyeux, qui lui doit sa réputation de gaité. Le pinson se contente du moindre bosquet pour construire son nid, placé sur la fourche d’une branche. Bien camouflé au milieu du feuillage, c’est une cuvette de brindilles et de tiges sèches enchevêtrées. Le fond sera garni de mousse, de plumes et de crin, assurant une bonne isolation. La femelle y pondra 4 ou 5 œufs ; lorsque la météo est favorable, il n’est pas exclu qu’elle élève une deuxième couvée. Les oisillons sont nourris pendant une douzaine de jours, puis la famille quitte le nid et les jeunes prennent leur indépendance trois semaines plus tard.

Et les nichoirs ? Ils ne présentent aucun intérêt pour le pinson, son instinct le poussant à construire son nid à l’air libre, malgré la protection supérieure que lui offrirait le nichoir, aussi bien contre les prédateurs que contre le mauvais temps.

Le rougequeue à front blanc

Il se reconnait à sa queue rousse, sa poitrine orangée, son masque noir et à la visière blanche que le mâle porte sur le front. La femelle est plus discrète, gris-brun dessus et fauve-orangé dessous. Il mesure entre 13 et 15 cm et pèse entre 12 et 20 grammes.

C’est une espèce forestière qui apprécie les feuillus ou les forêts mixtes. Il se trouve également dans les clairières, les vergers ou les parcs.

Il est insectivore mais se nourrit aussi d’araignées, de larves et de petits mollusques. Il se poste en hauteur et plonge en virevoltant sur ses proies.

Dès son arrivée au mois d’avril, il recherche activement un emplacement pour se reproduire. C’est un cavernicole, il va construire son nid dans une cavité, une fissure d’un mur ou un nichoir. La femelle pond 5 à 7 œufs qui seront incubés pendant 2 semaines. Il faudra compter encore 13 à 17 jours de nourrissage avant leur envol.

C’est un migrateur au long cours qui va traverser la Méditerranée et le Sahara pour passer l’hiver en Afrique tropicale.

L’espèce a subi un fort déclin en partie à cause de la déforestation, de la sécheresse et des insecticides en Afrique. En Europe, c’est la destruction des vieux vergers, l’emploi de produits chimiques dans l’agriculture qui ont eu un impact négatif sur cet oiseau.  

Faucon crécerelle

Se promenant dans la campagne on peut souvent observer un oiseau de la taille d'un pigeon, volant sur place, comme suspendu à un fil. C'est un faucon crécerelle et cette particularité s'appelle vol du saint-esprit. Il chasse, il a repéré une proie dans les herbes. C'est probablement un campagnol ou un autre de ces petits rongeurs dont il se nourrit. Il attend le moment favorable pour se laisser tomber sur lui, le saisir et l'emporter. Ou pas, car il ne réussit pas toujours son coup.

C'est le rapace le plus répandu de notre région. Bien que ses effectifs aient accusé une diminution notoire au milieu du siècle dernier, il devait se ressaisir durant ces dernières décennies et combler une partie de ses pertes. Actuellement, la population des « criblettes », c'est, paraît-il un nom que l'on donne à cet oiseau dans nos campagnes, cette population donc est sur la voie ascendante. Et ceci pour deux raisons : il y a suffisamment de proies à disposition. Des printemps et étés chauds et secs favorisent la prolifération des petits rongeurs. Il semble que ces conditions favorables se soient produites ces dernières années. En outre, la multiplication des nichoirs favorisent l'espèce de manière significative. Quelle est la proportion de jeunes crécerelles issus de nichoirs ou de nids naturels ? Peut-être les nichoirs en premiers. Quant aux nids naturels, ce sont d'anciens nids de pies ou de corneilles, avec le défaut d'être soumis aux intempéries et aux dérangements d'autres oiseaux, voire de prédateurs, la fouine par exemple. Ces nids naturels sont généralement installés sur des arbres isolés, situés en surplomb, souvent des sapins. Quant aux nichoirs, ils sont donc bénéfiques pour l'espèce. Ils sont installés sur les parois des hangars agricoles, comme par exemple le hangar à machines de notre golf.

Aie ! Aie ! Que se passe-t-il avec ce nichoir ? Posé il y a 10 ans environ, il n'a jamais intéressé le moindre faucon. Il est là, brillant comme un sou neuf, inutile, désespérément vide, à moins... à moins que l'année prochaine, peut-être, il trouve enfin des locataires. Les couples se forment vers la fin de l'hiver. Le nid choisi, la ponte, de 5 ou 5 œufs, a lieu fin avril-début mai. L'incubation par la femelle dure une trentaine de jours. La nichée reste au nid pendant 5 semaines, c'est donc à ce moment-là que l'abondance des proies est primordiale. Après l'envol, les jeunes dépendent encore des adultes pendant un mois environ. Puis intervient une période de grande incertitude. La famille se disperse, les jeunes inexpérimentés sont soumis aux affres de l'existence, seule la moitié survivra. Les survivants portent les espoirs de l'espèce et, qui sait, pondront leurs œufs dans le nichoir du Golf de Lausanne.

 

Les reptiles

Les reptiles font partie de l’embranchement des vertébrés. Ils ont une température variable et le corps recouvert d’écailles. Les crocodiles, les serpents, les lézards, les tortues sont des reptiles.

Au cours des dernières décennies, les effectifs des espèces indigènes de reptiles ont reculé dans une grande partie de la Suisse. Les habitats de nombreuses espèces ont diminué, ont perdu en qualité ou ont été fragmentés, ce qui a réduit les populations. Les raisons de la perte tant qualitative que quantitative des milieux sont multiples : les lotissements, et les voies de circulation qui en découlent, l’agriculture qui continue à s’intensifier et les processus qui créeraient ou maintiendraient de façon naturelle des habitats favorables aux reptiles, sont restreints. Les milieux typiques le long des cours d’eau, tels que les zones de débordement, sont reboisés et ne se renouvellent plus. Les pare-avalanches et les constructions destinées à éviter la chute des pierres contribuent également, à certains endroits, au reboisement de milieux autrefois très favorables aux reptiles.

Des milieux intéressants tels que des ourlets extensifs, des murs de pierres sèches ou des tas de pierres sont éliminés, soit parce qu’ils représentent un obstacle à l’utilisation des machines, soit parce qu’ils ne correspondent pas au sens du propre en ordre suisse. Avec la disparition des petites structures et des biotopes extensifs (haies, buissons, etc.), on constate également la disparition des reptiles des terres agricoles. Pour les espèces aquatiques, comme la couleuvre à collier, la perte des zones humides et, par conséquent, des populations d’amphibiens, a eu un impact négatif supplémentaire.

A l’heure actuelle, 11 des 14 espèces de reptiles indigènes se trouvent sur la liste rouge et sont plus ou moins fortement menacées.

Au Golf Club de Lausanne, on peut trouver des lézards des murailles, des lézards vivipares, des orvets fragiles, des couleuvres à collier et, peut-être, quelques lézards agiles.

Les insectes

Les insectes sont des invertébrés de l’embranchement des arthropodes. Ils ont un corps en trois parties : la tête, le thorax et l’abdomen.

La tête porte des yeux composés et des antennes, le thorax se compose de trois paires de pattes articulées et de deux paires d’ailes, l’abdomen est composé de segments. Le corps est recouvert d’une matière dure, la chitine.

Les insectes ont de nombreuses interactions avec les humains. Certains sont des ravageurs de nos cultures ou forêts, d’autres peuvent transmettre des maladies graves ou des infections. Mais beaucoup sont utiles, en permettant aux pollens de féconder les végétaux, en servant de nourriture à des nombreux animaux ou en décomposant la matière.

Le cycle de vie des insectes passe par plusieurs transformations, les mues et des métamorphoses.

Comme pour de nombreux autres animaux, environ 40% des insectes sont menacés d’extinction. Les principaux facteurs de ce déclin sont : la destruction de leurs habitats remplacés par des cultures intensives et des constructions, la pollution et les traitements chimiques, le changement climatique.

Au Golf Club de Lausanne, grâce à la diminution de l’utilisation de produits chimiques, à la création de zones écologiques et de prairies fleuries, aux nombreux arbres, haies, buissons et aux surfaces d’eau et ruisseaux, les insectes sont encore présents.

En 2023, un recensement d’une partie des insectes du parcours, les papillons (lépidoptères), les libellules (odonates) et les sauterelles, criquets, grillons (orthoptères), a été réalisé.

Comme attendu, la liste totale est en majorité constituée d’espèces communes et répandues, peu exigeantes en termes d’habitat et plus tolérantes aux milieux occupés par des surfaces de jeu entretenues et le déplacement de joueurs.

Cependant, nous avons relevé la présence de quelques espèces intéressantes, sur la Liste Rouge des insectes menacés, ayant des exigences plus fortes en termes de qualité du milieu. Elles ont été observées dans les meilleures prairies sèches du parcours et témoignent que ces dernières ont bel et bien un effet positif et attractif malgré leur petite taille.

Liste complète des insectes observés

Les panneaux didactiques sur le parcours

Des panneaux didactiques sont installés tout au long du parcours pour mettre en évidence des éléments saillants liés à la biodiversité. Leur installation a été possible grâce au soutien de la BCV.